Jérôme Dreyfus
Son premier sac était en laine jaune. Enfant, il l’emmenait partout avec lui. Les gens le nom- mait son doudou. Jérôme Dreyfuss rêve que l’artisanat continue d’être protégé par le luxe. « Tout a changé en dix ans. L’artisanat ne peut plus être que d’excellence. Sinon il meurt.»
MISE EN PIÈCES
ORIGINES
Ses peaux en cuir viennent exclusivement de France ou d’Angleterre, car cette provenance certifie à la fois le bien être de l’animal et en toute logique la qualité de sa peau. Mais lorsque Dreyfuss utilise du Python Circus, il se sert en Indonésie ou en Malaisie, pays où l’animal n’est pas menacé d’extinction.
PURIFICATION
Une fois la peau choisie, vient le moment de la transformer en cuir, à la tannerie. C’est ce que l’on nomme le travail de rivière, où la peau devient «peau en tripe» avant de se faire cuir. Ce travail démarre par le trempage, qui élimine les impuretés et réhydrate la peau.
MUTATION
Viennent ensuite le pélanage et l’épilage, qui visent à éliminer l’épiderme et les poils via des enzymes non toxiques... l’éthique toujours. Ensuite, le picklage tanne le cuir avec un tanin végétal. Seulement 8% de chrome utilisé lors de cette opération, et ce, afin de protéger l’environnement.
SELECTION
Il est alors temps de passer au corroyage, qui transforme le cuir tanné en cuir fini. On l’essore encore humide, puis on pratique le refendage, qui consiste à le couper transversalement pour séparer la croûte de la fleur. Jérôme Dreyfuss ne conserve que cette fleur du cuir, considérée comme de qualité supérieure puisque n’ayant jamais été en contact avec l’extérieur. Elle est ensuite nourrie avec de l’huile de poisson, qui l’assouplit et l’imperméabilise.
FINITIONS
Enfin, on pratique les teintures. Comme lors du tannage, Dreyfuss les utilise végétales, contenant seulement 8% de chrome (encore...) contre 80 d’ordinaireLes peaux deviennent couleur brique, choco, rouille, chien, kraft ou olive. Puis on les talque, douceur oblige. Elles seront sélectionnées puis assemblées selon les patrons. Une fois découpées, pas de gaspillage, on réutilise les chutes pour de la petite maroquinerie. On colore les tranches, on assemble, on cire, on monte doublure et bijouterie métallique, on pique, on imprime le logo et... On vous le disait l’affaire est dans le sac.
As a child, his first bag was in yellow wool. He took it everywhere with him. So people called it his teddybear. Jérôme Dreyfuss dreams thatthe skill of the craftsman will continue to be protected by luxury. "Everything has changed in the last ten years. The artisan cannot beanything but excellent. Or else, he dies." Jérôme Dreyfuss, 2006
THE MAKING OF THE BAG
ORIGINS
His leather originates exclusively from France or England, as the provenance guarantees both the well-being of the animal and, consequentially, the quality of its hide. But when Dreyfuss uses Python leather, he sources from countries such as Indonesia or Malaysia, where the animal is not under threat of extinction.
PURIFICATION
Once the hide has been chosen, the moment arrives when it will be turned into leather at the tannery. This process is called le travail de rivière where the hide undergoes a treatment with water to eliminate the impurities and rehydrate the skin before being cured.
TANNING
Then follows the process of skinning and scudding, which aim to eliminate the grease and the hairs via the use of biocides or non-toxic enzymes... ethics are important. Following this, the hide is tanned using a vegetable tannin. Only 8% chromium is used in this operation in order to help protect the environment.
TRANSFORMATION
It is now time for the currying, which transforms the tanned hide into finished leather. It is wrung whilst still humid, the splitting is done, which consists of cutting it across to separate the croûte (outer) from the fleur (inner). Jérôme Dreyfuss works only with the fleur of leather, considered to be of superior quality since it has never been in contact with the outside world. It is then nourished with fish oil, which renders it supple and impermeable.
FINISHING
Finally, comes the dyeing. As with the tanning, Dreyfuss uses vegetable dyes, again containing only 8% chromium as opposed to the standard 80%. The skins become brick-red, chestnut, cognac, brown, nutmeg, pecan, chocolate, russet and olive coloured. Talc is powdered on them, for the sake of softness. They are then selected and arranged on the basis of their pattern. Once cut out, there is no waste, the off-cuts are used to make small leather items. The larger pieces are coloured, assembled, waxed and lined, clasps and locks are added, logos are printed on and... as we said, the case is in the bag.