Angelica Pediconi
Car la correction visuelle a un passé aussi médusant que le monde qu’elle permet d’observer. En effet, les premiers verres correcteurs étaient en pierre transparente ou en verre. Comme ils étaient convexes, leur utilité se limitait à aider les presbytes à lire et à voir de plus près. A l’inverse, les verres concaves pour personnes myopes ne furent inventés qu’au début du quinzième siècle. Enfin, l’exemple le plus ancien de monture portant deux verres date de la fin du XIIIème siècle en Italie. Epoque à laquelle, en 1271, Marco Polo fit aussi état de personnes portant des lunettes lors de son voyage en Chine.
Les toutes premières paires ? Qu’étaient-elles ? Un objet fait pour la main, à tenir pour vérifier un détail, à lever vers les yeux en cas de nécessité puis à reposer ou à suspendre à une ceinture. Nées de la tentative de transformer cet objet pour la main en objet pour le nez, les lunettes à pont rigide furent introduites au milieu du XVIIème siècle. Mais peu de gens savaient lire ou possédaient de livres. Et les lunettes étaient chères. Les porter était, en conséquence, symbole de sagesse et de richesse. De même, les lunettes de grande valeur exigeaient des étuis qui se mutaient eux-mêmes en oeuvres d’art élégamment décorées.
Le Victoria and Albert Museum possède l’une de ces bésicles et son étui. La monture est en écaille véritable et le pont arrondi, qui se place sur le nez, est en argent. Le bel étui de nacre peint, probablement fabriqué en France, était propriété du roi Jacques II d’Angleterre qui gouverna de 1685 à 1688, année de son abdication, bien que les lunettes furent probablement faites après sa mort survenue en 1701 lors de son exil à Saint-Germain. Des bésicles de cette sorte sont mentionnées sur la publicité d’un fabricant français datant de 1745 et décrites comme étant de « modèle anglais ». Une lettre de la fin du XVIIIème siècle qui accompagnait ces lunettes, raconte de quelle manière l’étui, cadeau du fils du roi Jacques, le Vieux Prétendant, est passé entre plusieurs mains. Et ce jusqu’à devenir une relique Jacobite vénérée par tous ceux qui considéraient les Stuart comme prétendants légitimes au trône d’Angleterre.
The earliest lenses were made of transparent stones or glass, and since they were convex, they were only useful to farsighted people, to help with reading and close vision. Concave lenses, for nearsighted people, were not invented until the early 15th century. The earliest example of a frame holding two lenses together is dated to the late 13th century in Italy, although Marco Polo during his first voyage to China in 1271 noted people wearing spectacles.
The first eyeglasses were an object for the hand, held to check the details, raised to the eyes when required and then set back down on a surface or hung from a belt. In the attempt to transform them from objects for the hand to objects for the nose, spectacles with rigid temples were introduced by mid 17th century-which meant they finally stopped sliding off the nose. Because few people could read or owned books, and because eyeglasses were so expensive, wearing them was a symbol of wisdom and wealth, allowing a display of style and elegant gesture to be allied to clear sightedness. Eyeglasses required cases and since they were valuable possessions, the cases were often works of art elegantly decorated.
The Victoria and Albert Museum in London holds a pair of folding nose-spectacles and a case. The spectacles are of real tortoiseshell with a silver arched bridge to be worn on the nose. The beautiful painted mother-of-pearl case probably made in France, was once the property of James II King of England, who ruled from 1685 until 1688 when he abdicated, although the folding spectacles were probably made after he died in exile in Saint-Germain in 1701. Folding spectacles of this kind are mentioned in the advertisement of a French maker in 1745, described as ’in the English style’. A late 18th century letter that accompanied the spectacles, describes how the case passed by gift from James’s son, the Old Pretender, through several hands, revered as a Jacobite relic by those who favoured the Stuart claim to the English throne.