Delphine de Malherbe
IL SE DIT L'HORLOGER DES TENDANCES ET DE L’EXCELLENCE.
SON SLOGAN ?
LA VIE EST PRECIEUSE, VOTRE MONTRE EN TEMOIGNE.
Ainsi Laurent Piciotto voit-il passer le temps et les gens du fond de sa boutique du 271 rue du faubourg St Honoré. Le nom de son antre ? Chronopassion.
Fondée en 1988, elle est aujourd’hui l’abris des griffes les plus réputées. Autrefois, selon Piciotto : « les vendeurs de montres étaient des vendeurs de pierres, malheureux d’être seuls au monde ». Lui se précise « mar-chand de jouets ». Il confirme : « Je suis un intoxiqué. Je trouve la perle rare à qui me la demande. On me fait une confiance absolue. Je ne peux vendre une montre si je sais qu’elle ne convient pas à quelqu’un. Je suis un jusque boutiste curieux ». Et si l’on convient que la différence entre l’âge adulte et l’enfance s’exprime par le prix des jouets rêvés, on concevra que Piciotto distribue entre autres les montres les plus chères au monde comme celles de Richard Mille. « Beaucoup de gens vendent de la tradition. Lui, il ose tout. Il y a un avant et un après Richard Mille. Avec lui,
on peut avoir l’objet que l’on a dans la tête ».
Chez Laurent Piciotto, on trouve 300 nouveautés par an. Il y est question de pièces exclusives, de quantième perpétuel, de squelettes, de sonneries au passage, de tourbillons, d’indicateurs de compte et d’affichages rétrogrades. Et s’il faut des heures, montre en main, pour comprendre le pourquoi du comment de chaque modèle de cette boutique de rêve, quelques secondes suffisent à saisir la passion communicative que Piciotto transmet : la montre est, à ses yeux, un objet particulier car il mesure le temps. Les femmes trouvent ça insupportable donc elles en portent peu. Comme chez les enfants où ce sont déjà les petits garçons qui arrivent à l’école avec le réflexe de crâner montre en main. « Logique donc qu’on claque pour une montre ce qu’on dépenserait pour une Porsche. Mais la culpabilité de certains hommes est immense après ». Il se souvient d’un italien possesseur de plus de 1500 montres et de tout autant d’appareils photos et de voitures. « Dès qu’il s’offrait un modèle, il s’obligeait à faire à son fils et à sa femme un chèque d’un montant équivalent ».
Car il en a vu Piciotto des histoires bonnes pour le cinéma. De ses débuts, où il vendait peu, à son coup de poker à la foire de Bâle où il démarre avec la marque Genta. Pour lui, l’important, c’est l’émotion ressentie avec l’objet. Certains en sont loin : « Ca ne suffit pas d’être au top. Dans le luxe, la confiance passe par le temps».
HE CALLS HIMSELF THE WATCHMAKER OF TRENDS AND EXCELLENCE.
HIS SLOGAN :
"LIFE IS PRECIOUS, YOUR WATCH WILL TELL."
This is how Laurent Piciotto sees the passage of time and people from the back of his fashionable watch boutique at 271, rue du faubourg St Honoré. The den is called Chronopassion.
Founded in 1988, the store is now home to several brands of the highest repute. Before, according to Piciotto: « Watch dealers used to sell precious stones, and were so unhappy at being all alone in the world ». He calls himself a "toy seller." "I’m completely intoxicated. I’m ready to find the rare pearl for anyone who asks. People trust me totally. I can’t sell a watch to someone if I know it doesn’t suit them. I’m ready to go to the very end out of curiosity." And if you agree that the difference between childhood and adulthood can be expressed by the price of the toys you dream of, then you’ll observe that Piciotto supplies, among others, the most expensive watches in the world, including for example, those of Richard Mille. "A lot of people sell tradition, but he’s ready to dare to do anything. There is a ‘before and after’ Richard Mille. With him, you can have the object you can see in your head."
In Laurent Piciotto’s store, you’ll find 300 new products every year. Here, the conversation turns around exclusive pieces, the perpetual calendar, skeletons, passing chimes, tourbillons, indicators and retrograde displays. And if it takes hours, watch in hand, to understand the whys and wherefores of each model in this dream store, it will take only a few seconds to catch the infectious passion for his subject that Piciotto communicates. In his opinion, the watch is a very particular object, as it measures time. Women find this idea unbearable, so they don’t often wear a watch. He says you can see the same thing happening among children, with little boys who
have already acquired the reflex of coming into school showing off with a watch on their wrist. "So it’s only logical that you’ll blow the same money on a watch that you’d pay for a Porsche. But the guilt that some men suffer afterwards is huge." He remembers an Italian who owned over 1500 watches and as many cars and cameras.
"Every time he bought himself a model, he made it his duty to give his wife and son a cheque for the equivalent amount."
For Piciotto has seen stories good enough to make into films. From the beginnings, when he sold very little, to his poker shot at the Basel watch fair where he started off with the Genta brand. For him, the most important thing is the emotion you feel for the object. Some are far from that. "It’s not enough to be at the top. In the world of luxury, trust is communicated by time."