Angelica Pediconi
Jusqu'au Xe siècle, le temps se mesure avec des cadrans solaires ou des formes perfectionnées de sabliers à eau, huile ou sable appelés clepsydres par les anciens. Ce n'est qu'au xive que l'on entend parler d'horloges portatives.Élément indispensable à l'habitat des ménages fortunés, l'horloge est suspendue au mur, les mouvements gérés par des poids et des cordes. L'introduction du « ressort à spirale » remplaçant ces poids ouvre la voie à de nouvelles améliorations techniques qui vont permettre la création de montres portatives plus petites. Cependant, ces premières montres n'étant pas des instruments de grande précision, il est plus juste de les considérer comme des «bijoux mécaniques».
Ces accessoires de luxe coûteux sont plutôt des signes de richesse et de connaissance, contribuant bien plus au statut social de celui qui les porte qu’à sa notion de ponctualité. Elles ne disposent que d’une aiguille sonnant l’heure mais la fascination pour ces mécanismes est telle pendant les XVIe et XVIIe siècles, que de toute évidence, il suffit simplement qu’ils fonctionnent.
Hommes et femmes portent les montres par-dessus leurs vêtements, suspendues par une chaîne ou un ruban en soie, autour du cou ou de la taille. Exposer sa montre, l'avoir bien en vue sur les vêtements, est une mode qui continue pendant tout le XVIIe siècle, donnant ainsi l’opportunité aux artisans d’inventer des formes toujours plus novatrices et ingénieuses afin de satisfaire la demande croissante de nouveauté. L’on compte parmi celles-ci des ovales et des ovoïdes à facettes, des fleurs (en particulier la tulipe, rappelant la manie Hollandaise) et des cruciformes telle la croix latine. Les pièces qui font partie de la Wallace Collection datent toutes d’entre 1620 et 1650. Leur rôle d’ornement symbolique est mis en valeur par la décoration du boîtier travaillé en or, en argent ou en cristal de roche, avec des cadrans et montures finement gravés et parfois émaillés.
Ces montres furent créées dans les ateliers de la haute horlogerie en France (Blois), en Suisse (Genève) et en Angleterre (Londres) par des maîtres horlogers célèbres. À cette époque, l’horloger est également le vendeur de ses propres oeuvres. Il fabrique certaines pièces, en achète d’autres puis vend la montre finie à son client. Ces « vanités », en métal précieux et étincelant, de réalisation sophistiquée, rappellent, malgré leur apparence flatteuse, l’inéluctable fuite des heures et la brièveté de la vie humaine.
Until the end of the Xth century, the mode of measuring time was by the sun-dial, and it is not until the XIVth century that we hear of portable clocks. During the XVth century clocks appear as part of the necessary furniture of a wealthy household, hung on the walls, with their movements regulated by weights and lines. It was only with the introduction of the ‘spiral spring’ as the motive power in place of the heavy drive weights, that gave, about the middle of the XVth century, the first impetus for technical improvements that permitted the creation of smaller and portable watches. However, these early timekeepers were not precision instruments, therefore it is appropriate to view many of the watches made between 1600 and 1800, including those in the Wallace Collection in London, primarily as ‘mechanical jewels’.
These luxury and expensive accessories were used as a sign of wealth and knowledge contributing more to their wearers' social status than to their punctuality. They only had one hand which struck the hour but such was the fascination with machinery and automata during the XVIth and XVIIth century it was probably sufficent that they ran at all.
From contemporary sources such as paintings and engravings it appears that portable watches were worn by both men and women, on dresses, hanging from a chain or a silk ribbon, around the neck or twisted around the waist with different objects such as seals, writing or cosmetic implements. The fashion of wearing watches exposed to view on clothing continued throughout the XVIIth century giving craftsmen the opportunity of devising new and ingenious forms to suit the increasing market for novelty: these included egg-shaped and faceted ovals, flowers (particularly the tulip reflecting the contemporary Dutch mania) and cruciforms like the Latin cross, as exemplified by the Wallace Collection pieces, all dating between 1620 and 1650. Their role as a symbolic ornament is enhanced by the decoration of the case crafted in gold, silver or rock crystal, while the dials and mounts are finely engraved and occasionally enriched with coloured enamels.
These watches were created in the leading artistic and clock centres of France (Blois), Switzerland (Geneva) and England (London) by famous masters who signed them. The watchmaker of the time was usually also a retailer. He made some parts, bought others, designed and assembled the movement, bought a case and engraved his name and the town on the movement and sold the whole watch to the customer. These portable ‘memento mori’ with their precious and glittering materials, their fashioned and refined workmanship seem to reward us whilst reminding us,