A pair of glasses to correct, to magnify or minify. Rounded but not quite circular shapes, two ovals whose fine connectedness evokes infinity. Spectacles, essential allies of composers who feverishly scribble tiny and mysterious notes on music paper. Beethoven composed his Ninth Symphony without hearing a note, for he was deaf. He couldn’t have written it had he been blind.
Eyes, fetishistically bespectacled, play a fundamental role in musical composition. Without vision, there can be no notation. Without notation, there can be no musical scores. And without scores, there would be no Johann Sebastian Bach, no Iannis Xenakis.
Musical notation started out as a simple curved line, hovering above a text. It was used as an aid to teach chants in 9th Century monasteries. Progressively, musical notation became a creative tool. Indeed, Bach’s symmetry and reversals in his famous Musical Offering were derived graphically. More recently, Arnold Schönberg’s serial music is itself inspired by statistics and probabilities.
Today more than ever new compositions originate in the visual realm. Sound, when dissected and magnified, reveals new scales of time. Out of a single trombone note’s spectrum, lasting only seconds, Gérard Grisey manages to extract notes for 16 different instruments for his work Partiels. While Bernard Parmegiani, using artefacts of accessories, creates musical miracles out of chaos.
The lens, through its symmetry and rounded shape, and through its many practical uses (correction, bringing things nearer or further), is a musical object. Its very shape suggests repeated patterns in popular music, from the rondeau to trance techno. In more elaborate musical forms, the use of the lens becomes iconic. The subtle distortion of reality recalls the innovation brought forth by the sideway glances of composers. Spectacles – undoubtedly more useful to the composer than any hearing aid.
Une paire de lunettes pour corriger, pour grossir ou pour éloigner. Une forme ronde, approximativement circulaire, deux ovales qu’un lien ténu change en évocation de l’infini. Lunettes, indispensables alliées du musicien griffonnant tard le soir de minuscules et obscurs signes sur une portée. Beethoven composa sa neuvième symphonie sans entendre une note, il était sourd. Mais aveugle, il n’aurait pas pu écrire.L’oeil et son fétiche la bésicle jouent un rôle primordial dans la composition musicale. Sans vision il n’y a pas de notation. Sans notation, pas de partition. Et sans partitions, il n’y aurait pas eu Jean Sébastien Bach non plus que Iannis Xenakis.
Initialement, la notation musicale était une simple ligne courbe au dessus d’un texte. Au 9ème siècle, elle servait de support à l’enseignement du chant dans les monastères. Puis progressivement la notation devient un outil de création. Par exemple les symétries et renversements de Bach dans la célèbre Offrande musicale sont des procédés graphiques. Plus récemment, la musique sérielle d’Arnold Schönberg s’inspirait des statistiques et probabilités.
Aujourd’hui plus que jamais l’oeil et ses accessoires suggèrent de nouvelles méthodes de composition. Le son représenté et grossi à la loupe ouvre de nouvelles échelles de temps. Ainsi, Gérard Grisey examinant le spectre d’une note de trombone de quelques secondes extrait les notes des 16 instruments qui jouent sa composition Partiels. Ou encore Bernard Parmegiani composant avec les artefacts des accessoires, les petites catastrophes qui génèrent l’inouï.
La lunette, grâce à sa symétrie, sa circularité autant que par ses usages, le grossissement, la correction ou l’éloignement, est un objet musical. Sa forme évoque la répétition que l’on retrouve dans les musiques populaires, du rondeau à la trance techno. Pour les musiques plus savantes, c’est son usage qui est emblématique. La distorsion subtile de la réalité évoque ces innovations apportées par le regard de biais des compositeurs. Lunettes, sans aucun doute plus utiles au compositeur qu’aucun correcteur auditif.