Cet illustrateur s’illustre à l’envie. Le Fanzine PLG et Futuropolis le lancent dans le monde de la BD, qui lui offre le prix du meilleur album au festival d’Angoulême avec Crève Coeur. Plus récemment, il a marqué le coup avec La malle Sanderson. Car sa technique unique de dessin noir et blanc au trait épais et charbonneux fait mouche. Mais il colorie aussi son travail pour les couvertures de la série des Harry Potter français, ou l’affiche de la comédie musicale Oliver Twist. De livres pour enfants, comme La cravate de Papa, en recueils de dessins, comme Duel, il expose aussi régulièrement ses toiles. Et entre temps, la crème de la presse aura bénéficié de son coup de crayon.
Premier souvenir
Mon père travaillait pour un laboratoire d’optique spécialisé dans les verres de contact. Mais ma mère portait une paire de lunettes à la monture noire très étroite en hauteur, avec des branches larges. C’est plus tard, en revoyant de vieilles photos de famille, que j’ai découvert avec ces lunettes ce que pouvait être le design.
Première sensation
L’armée m’a « fourni » ma première paire. Un modèle agréé par la Sécu, en métal flexible et verre incassable. Une horreur. Je n’étais pas pressé de les porter. Alors plus tard, je me suis acheté une paire noire, comme celles de Woody Allen, puis je les ai délaissées. En fait, je me suis habitué à mon univers un peu flou. Et aujourd’hui, quand je les remets, on me dit qu’elles sont ridiculement grandes. Car les lunettes transforment tellement un visage. Parfois, en rencontrant une jolie fille, on hésite à lui demander de les retirer, de peur d’être déçu.
Dernière volonté
Les lunettes, c’est comme le parapluie. Une truc assez désuet qu’on accroche sur les oreilles et sur le nez. Sauf pour les lunettes de soleil. Ça, j’adore.
Widely celebrated for his illustrative work, Jean-Claude Götting started his career creating comic strips for PLG, a fanzine, and Futuropolis. He was awarded the Best First Book Award at the Angoulême Festival for Crève Coeur. He broke new ground with La Malle Sanderson. He is noted for his signature style of chalky black and white drawings. But colour is also found in his work, as in the French covers for the Harry Potter series, or the poster for the musical Oliver Twist. Children’s books such as La cravate de Papa, collections of drawings such as Duel, or regular painting exhibits are all part of his creative output. At the same time, the best of the French press regularly publishes his works.
First memory
My father worked for an optical lab specialised in contact lenses. That didn’t change the fact that my mother wore eyeglasses. They were black and thin on the front, with large side-pieces. Only later, when rediscovering these glasses in old family photos, did I realise the importance of design.
First sensation
The Army “supplied” me with my very first pair of glasses: a social insurance-approved model, complete with flexible metal and unbreakable lenses. They were horrendous, and I was in no hurry to wear them. Later on, I bought myself a pair of “Woody Allen” glasses, that I don’t wear all that much anymore. In fact, I got used to my slightly blurry world. And when I wear my glasses, people find them ridiculously large on me. Glasses do change a person’s face. When meeting a pretty girl, one hesitates to ask her to remove her glasses, for fear of being disappointed.
Last wish
Glasses to me are like umbrellas : they’re old-fashioned, except you wear them on the nose and ears. Sunglasses are different, and I must say I adore them.