Photographe, graphiste, créateur de signes, Pascal Colrat est trois hommes d'image à lui seul. Il choisit très tôt comme support d’expression l’affiche ou l’image dans sa démultiplicité, utilise des réseaux de diffusions variées et croise un public très large et populaire. En mai 2002 il expose au Centre Georges Pompidou une importante série de diptyques, « Signes de la Biélorussie », résultat de son travail sur ce pays, ayant pour propos la dénonciation du drame de l’après Tchernobyl dans un climat post communiste fort. Il mène aussi des travaux sur l’esclavagisme, l'Inde ou la violence des gangs à Los Angeles. Il est aujourd’hui représenté par la Galerie Talmart.
Premier souvenir
Je me rappelle la montre à gousset de mon grand-père. J’adorais l'ouvrir et voir son mécanisme : c'est d’ailleurs l'avantage de ce genre de montre. J’y ai découvert un chiffre abîmé : mon grand-père travaillait dans des mines, sur des routes dans le Sud. Une fois, il avait reçu un éclat de pierre qui aurait pu lui arriver en plein coeur si cette montre gousset ne l’en avait pas protégé sous le gilet. Alors pour moi, qui était un jeune enfant, cette montre avait figure de mystère. Elle avait sauvé la vie de quelqu’un.
Première sensation
J’ai un lien très distendu au temps. Je préserve ma bulle, mon atelier demeure coupé du monde. J’y ai créé une sorte de Jet Lag permanent en accrochant au mur des horloges toutes réglées à des heures différentes.
Dernière volonté
Un jour, on va réaliser que le téléphone portable ne sert qu’à téléphoner.
Photographer, graphic artist and sign-writer: Pascal Colrat is three men in one. He chose very early in his career to concentrate on posters, where multiple images reach a wide audience via diverse media. In May 2002, he exhibited a major series of diptychs in the Centre Georges Pompidou, « Signs in Belorussia ». The theme reflected his work about the country, and his denunciation of the drama that followed the Chernobyl disaster in a strongly post-communist climate. Other themes include slavery, India and the violence of the Los Angeles gangs. He is now represented by the Talmart gallery.
Earliest memories
I remember my grandfather’s fobwatch. I used to love opening it and looking at the mechanism. That’s actually the best thing about that kind of watch. I found a blurred number on it. My grandfather worked in the mines, and on the roads in the south. One day he was hit right in the chest by a sharp fragment of rock which would have gone straight into his heart if he hadn’t been wearing his watch under his waistcoat. So for me as a young child, this watch was always a wondrous object. It had saved a man’s life.
First feelings
I have something of an arms-length relationship with time.I stay in my own little bubble, and my studio is quite cut off from the world. I’ve created a sort of permanent jet-lag by having several clocks on the walls all set to different times.
Last wishes
One day, we’ll realise that the mobile phone is just for making calls with.