Cécile Paris est une artiste française qui vit et travaille depuis 1970. Son regard balaie le champs de nos espaces quotidiens: une route de campagne, une façade, une ville et bien d'autres objets d'apparence anodine. Ses films et ses photographies nous livrent alors mille lectures possibles et et il en résulte le plus souvent un sentiment d'étrangeté hypnotique. La nuit l’inspira à Nantes pour une exposition au Lieu unique tandis que le Kasseler Kunstverein de Kassel en Allemagne accueille sa vision du « Prêt-à porter ». Pour Crocodylus Ferragamo, fruit d’une rencontre entre l’artiste et la célèbre maison italienne, Cécile Paris nous invite à laisser glisser notre regard et à suivre la promenade d’une paire de bottes en crocodile le long d’une rivière.
Premiers souvenirs
Je devais avoir cinq ans. C’était une paire de bottes en caoutchouc, un modèle jaune avec un petit filet bleu marine. On les trouve encore
aujourd’hui. Mon frère avait lui le modèle bleu avec le filet jaune. C’était les miennes que je préférais. Mon frère voulait toujours me
les voler lorsque nous partions pêcher le week-end avec mon père.
Premières sensations
Une paire de camarguaises. J’avais 14 ans et j’adorais ces bottes. Elles faisaient du bruit en marchant. Elles me donnaient beaucoup d’assurance. Je les aime toujours.
Dernières volontés
Choisir une paire de bottes - c’est compliqué. J’aimerais toujours avoir les mêmes et les épuiser. J’aime l’idée qu’elles tiennent le coup et que je puisse leur faire voir du pays.
« Je pense sans cesse à ces bottes en crocodile. J’imagine une séquence travelling. La caméra suit une fille, 30 ans,
elle tient une paire de bottes dans une main comme un sac. Elle marche le long d’une rivière dans la campagne avec des arbres et des racines. Les bottes sont comme " vivantes " et il faut les promener au bord de l’eau ... »
Cécile Paris is an artist who has lived and worked since 1970 in France. Her gaze sweeps the fields of our daily spaces: a country road, a building facade, a town and all sorts of other seemingly anodyne objects. Her films and photographs provide us with a plethora of ways of reading them, most often resulting in a feeling of hypnotic strangeness. Night-time in Nantes inspired her, for an exhibition at the Lieu Unique in 2008, while Kassel’s Kasseler Kunstverein in Germany was running her vision of « Ready-to-wear/Prêt-à porter ». For Crocodylus Ferragamo, born of a meeting between the artist and the famous Italian fashion house, Cécile Paris invites us to watch a pair of crocodile boots being taken out for a walk along a river.
Earliest memories
I must have been five years old. It was a pair of rubber boots, yellow, with a thin dark blue line. You can still get them today. My brother had the blue version with a thin yellow line. I preferred mine though. My brother always wanted to steal them from me when we went fishing with my father at the weekend.
First feelings
A pair of Camargue boots. I was fourteen years old and just adored these boots. They really made a particular kind of noise when you walked. They made me feel very confident. I still love them.
Last wishes
Choosing a pair of boots is complicated. I would like to have the same ones always and just wear them out. I like the idea that they just keep going and they get to see the world with me.
“I keep thinking about crocodile boots. I imagine a tracking shot where the camera follows a girl, about 30, who is carrying a pair of boots in one hand like a bag. She’s walking along a river. A mangrove landscape with trees and roots. The boots are practically ‘alive’. They have to be taken for a walk along the river, these crocodiles..."
Photography of the artist by Adrienne Alcover
Photographie de l'artiste par Adrienne Alcover