Beatrice Pediconi est une artiste italienne née en 1972 qui réside aujourd’hui à New York. Architecte de métier, elle commence en 2003 des peintures sur l’eau, utilisant la vidéo et la photographie pour en capturer les reflets. Enregistrer l’intéraction de la lumière, de l’eau et de l’encre est une constituante de son travail. «Le monde liquide de Beatrice Pediconi», pour reprendre l’expression de Jean-Luc Monterosso (mep Paris) s’inscrit dans l’expansion de la photographie au delà des frontières de l’image fixe unique et n’est pas sans évoquer l’univers de la parfumerie. À l’instar des parfums que l’on respire mais que l’on ne voit pas toujours, son œuvre nous invite à la recherche de formes fascinantes et suggestives. L’imag réalisée ci-après pour ICONOfly–et inspirée de l’univers du parfum–s’intitule Rouge car «couleur de la passion». Là aussi le choix du titre contredit ce qui est révélé sur l’eau, comme pour mieux nous inciter à réfléchir aux types de sensations qu’un parfum inspire. Son travail a été salué ces dernières années dans plusieurs pays. En 2008, elle a remporté le premier prix à la Biennale d’art expérimental VII à Saint-Pétersbourg et en 2010, a été en résidence à la Lucid Art Foundation de San Francisco. Son prochain travail sera présenté à Paris à l’Institut Culturel Italien et à La Maison Européenne de la Photographie («No Trace», octobre-novembre 2011) et à Rome à la Galerie Bonomo (exposition personnelle en novembre-décembre 2011) en collaboration avec la galerie Z2O.
Premier souvenir
Le parfum de la mer en Toscane, où nous avions une maison. Le parfum est un élément omniprésent, et toujours différent. Sauf celui de la mer. Le parfum de la mer reste toujours le même. Et encore aujourd’hui, où que j’aille, ce parfum est identique. Il me fait me sentir chez moi où que je sois.
Premières sensations
Ma mère portait toujours le même parfum. Je me souviens, petit fille, je lui en volais toujours un peu, dans son flacon. J’aurais voulu être elle.
Dernière volonté
Le parfum est une question de personnalité, c’est une question d’intimité. Il est différent pour chacun de nous. Nous choisissons notre parfum en fonction de ce que nous voulons que les autres perçoivent de nous. Nous pouvons être très attachés à un parfum, ou bien toujours en changer, prendre la question du parfum très au sérieux, ou s’en amuser, en toute légèreté. C’est un prolongement de l’âme, comme la musique et les arts.
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Beatrice Pediconi is an Italian artist born in 1972 who now resides in New York. Architect by profession, she began in 2003 painting on water, using video and photography to capture the reflections created. Recording the interaction of light, water and ink is a major component of her work. “The fluid world of Beatrice Pediconi” as quoted by Jean-Luc Monterosso (MEP Paris) is part of her ethos of the expansion of photography beyond the borders of the single fixed image and is reminiscent of the world of perfumery. Like the perfume that we breathe in but do not always see, her work invites us to look for fascinating and suggestive shapes. The following image—commissioned by and created for ICONOfly—and inspired by the world of perfume - is called Red, because it is “the colour of passion.” Again the choice of title contradicts what is revealed on the water, as if to encourage us to think about the types of feelings that inspire fragrance. Her work has been praised in recent years in several countries. In 2008, she won first prize at the Biennale experimental art VII in St. Petersburg and in 2010 was in residence at the Lucid Art Foundation in San Francisco. Her next work will be presented in Paris at the Italian Cultural Institute and the European House of Photography (“No Trace”, October-November 2011) and also in Rome at the Galleria Bonomo (solo exhibition in November-December 2011) in collaboration with the gallery Z2O .
First memories
The fragrance of the sea in Tuscany where we had a house. Perfume is everywhere and is always different. But not the smell of the sea. That is always the same. Even now, everywhere I go, this smell is the same. And every time I feel at home.
First sensations
My Mum always wore the same perfume. I remember when I was a kid I used to steal a little bit from her bottle. I wished I could be her.
Last wishes
Perfume is a question of personality and intimacy. It’s different for each one of us. We choose the one that reflects best what we want the other to perceive about us. We can be affectionate towards just one scent or
we can always change it.
You can take it seriously or amuse yourself with it. It’s an extension of human spirit like music and art.